L'espionnage globale

(Echelon)

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4 - L'espionnage global  (en anglais Intelligence, c'est plus
      élégant)
 

UKUSA

En 1943, les États-Unis et le Royaume-Uni, alors engagés dans la Seconde Guerre mondiale, signent un accord de coopération dans l’interception des communications. Les codes de la cryptographie nazie et du Japon sont décodés, ce qui a raccourci le conflit de plusieurs mois.

En 1947 le traité UKUSA (United-Kingdom – United States of America)scelle cette alliance, rejointe par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande (tous anglophones!).
 
Des pays tiers (l'Allemagne, la Norvège, la Turquie) signent ensuite des traités avec les Etats-Unis, bénéficiant ainsi d'un accès restreint au réseau UKUSA.
 

ECHELON (voir les images)

Echelon est un nom de code utilisé par les services de renseignements des États-Unis pour désigner le système d'interception des satellites commerciaux : un système mondial d'interception des communications privées et publiques. Les informations sont utilisées à des fins militaires, politiques ou commerciaux.

Le réseau Echelon est géré conjointement par les services de renseignements des États membres du UKUSA :

  • la NSA (National Security Agency) pour les États-Unis qui qui centralise les données et les redistribue à son gré; 38.000+ employés, budget ~3.6 G$ (très sous-estimé);
  • le GCHQ (Government Communications Headquarters) pour le Royaume-Uni, ~15.000 employés, 730 M$;
  • le CST (Centre de la sécurité des télécommunications) pour le Canada, 900 employés, 70 M$ ;
  • la DSD (Defence Signals Directorate) pour l'Australie ; 1000 employés, budget n.c.
  • le GCSB (Government Communications Security Bureau) pour la Nouvelle-Zélande, 250 employés, 20 M$.


C’est un réseau global  de vastes bases d’écoutes situées aux États-Unis, au Canada (à Leitrim), au Royaume-Uni (à Morwenstow), en Australie (à Pine Gap) et en Nouvelle-Zélande (à Waihopai). Des satellites artificiels captent les ondes qui s'échappent de ponta radio terrestres.

On compte 12 stations d'écoute principales et le double de stations secondaires, sans compter les écoutes sur place : ambassades, parlements, bureau de gouvernement, direction des sociétés, particuliers. des petites stations d'interception dans les ambassades, et le sous-marin de classe Seawolf USS Jimmy Carter, entré en service en 2005 pour pirater les câbles sous-marins de télécommunications.

Echelon intercepte les télécopies, les communications téléphoniques, les e-mail et, grâce à des puissants réseaux d’ordinateurs, est capable de trier en fonction de certains termes les communications écrites et, à partir de l’intonation de la voix, les communications orales.

2 000 personnes, dont 1 500 Américains, travaillent dans la base du Yorkshire au Royaume-Uni, la plus grande hors des États-Unis.

Toutes les informations récoltées par le réseau Echelon sont analysées au quartier général de la NSA à Fort Meade (Maryland, États-Unis).

De 16 agences d'Intelligence américaines, la NSA est la principale, plus grande à elle seule que la CIA et le FBI réunis.
Secrète pendant les premiers 10 années de son existence (No Such Agency!), elle se nourrit du budget de l'Intelligence de 49.8 milliards de $ en 2009; elle emploie directement 30.000 personnes, dont 20.000 à Fort Meade.
En 2008, le papier de documents détruits, vendu comme pâte a papier pour fabriques de boites à pizzas, a rapporté 60.000 $.

Ont été espionnés le Parlement Européen et ceux de pays comme la France, le Japon, (et même d'Angleterre), les bureaux de premiers ministres, les ambassades, les ministères, la province du Québec, la Croix Rouge, Amnesty International, Greenpeace, les grandes entreprises étrangères comme Thomson CSF ou Airbus; parmi les personnes physiques, les pacifistes et militants pour les droits civils, la reine d'Angleterre, Lady D, etc.

Et encore,

-  en 1994, l'organisation pour l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT); interception des courriels des représentants européens ;

-  en 2002, le Parlement européen; connaissance du mode de cryptage des données du Parlement depuis plusieurs années.
Un eurodéputé italien me disait la rage de Romano Prodi, alors président de la Commission Européenne, en découvrant que toute communication émanant de son ordinateur était interceptée (il a ajouté, ce  député, que l'Angleterre était un corps étranger au sein l'Europe).

Quand la loi interdit d'espionner ses propre concitoyens, comme aux États Unis, on fait appel aux services des agences associées, et la morale est sauve.

Réferences :









 

[ up ] © F. S.   || 4.04. 2010 

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